Un engagement des pays membres de l’ONU
Dès 1975, lors de la Conférence internationale sur la situation de la femme, tenue à Mexico par l’Organisation des Nations-Unies (ONU), la question de la reconnaissance du travail non rémunéré se retrouve sur le devant de la scène. Il en sera de même lors des conférences suivantes à Copenhague (1980), à Naïrobi (1985), à Beijing (1995) et à New-York (2000) auxquelles l’Afeas a participé.
Au fil de ces conférences, les pays membres de l’ONU, dont le Canada, s’engagent à évaluer et comptabiliser le travail non rémunéré des femmes sur leur territoire et à l’intégrer au Produit intérieur brut (PIB) afin de mettre en évidence la valeur de ce travail par rapport aux autres activités économiques
La valeur mondiale
À Beijing en 1995, l’ONU dévoile la valeur mondiale de ce travail des femmes et des filles, soit 11 000 milliards $ US en valeur annuelle.
En janvier 2020, à la veille du Forum économique mondial de Davos, Oxfam dévoile dans son rapport intitulé Celles qui comptent l’ampleur du travail non rémunéré des femmes et des filles à travers le monde. Ce sont :
Entre 1995 et 2020, la valeur monétaire du travail non rémunéré des femmes et des filles dans le monde n’a guère changé. Bien que le partage du travail de soin pour les enfants ou pour les proches en perte d’autonomie avance peu à peu, notamment au Québec comme au Canada, ce n’est pas le cas dans de très nombreux pays du monde s’appuyant sur des sociétés traditionnelles.
L’Afeas à Genève en 2024
En octobre 2024, l’Afeas dépose un mémoire au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CÉDEF) à l’occasion de la rencontre sur le 10e Rapport périodique du Canada, le 16 octobre 2024, à Genève (Suisse). Elle souhaite soulever la question du travail non rémunéré des femmes canadiennes, sujet en lien avec la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes, mais peu pris en compte depuis 2016, sauf au cours de la pandémie du coronavirus.
Lors de leur présence à Genève, les représentantes de l’Afeas ont discuté avec les ONG canadiennes présentes, de même qu’avec des responsables de Femmes et Égalité des genres Canada et des membres du CÉDEF. L’objectif de l’Afeas vise à offrir au comité des informations clés sur le travail non rémunéré au Canada, dont les recommandations suivantes adressées à la délégation canadienne :
1. Appliquer une analyse intersectionnelle (ACS+) dans le portrait, la mise en œuvre et l’évaluation des mesures valorisant le travail non rémunéré.
2. Intégrer la valeur économique du travail non rémunéré au PIB tous les cinq ans.
3. Créer un comité pancanadien pour développer des mesures fiscales, économiques et sociales afin de reconnaître et compenser les personnes qui effectuent ce travail essentiel.
4. Instituer une Journée nationale du travail non rémunéré au Canada chaque 1er mardi d’avril d’ici 2026, et œuvrer à en faire une Journée internationale d’ici 2030.
Découvrez notre mémoire et nos recommandations pour le Canada ci-dessous :